LE POINT SUR LES AMALGAMES DENTAIRES
Contexte international concernant les amalgames dentaires
Au cours des dernières années, de nombreux organismes et comités d’experts internationaux et européens ont rendu des avis sur les amalgames dentaires au mercure. Parmi eux, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’American Council on Science and Health, la Food and Drug Administration (FDA), le gouvernement canadien, la Commission européenne et le gouvernement français par l’intermédiaire de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), ont tous confirmé l’absence de preuves scientifiques sur une éventuelle nocivité de ce matériau d’obturation et indiqué que les données actuelles ne faisaient pas obstacle à l’utilisation de l’amalgame dans le traitement des restaurations dentaires.
La Convention de Minamata, dont l’objectif est de protéger au niveau mondial la santé humaine et l’environnement contre les émissions et rejets de mercure et de composés mercuriels, a été adoptée en janvier 2013 par 140 Etats et signée par la France en octobre 2013. Elle prévoit notamment que les pays signataires prennent des mesures d’élimination progressive de l’utilisation des amalgames dentaires.
La France soutient bien évidemment les mesures portées par la convention de Minamata qui, pour la grande majorité d’entre elles, ont déjà été mises en œuvre par le biais de dispositions nationales ou sont à l’étude.
Volonté française de réduction de l’utilisation des amalgames au mercure
Dès la fin des années 1990, les pouvoirs publics français ont pris des mesures réglementaires et formulé des recommandations relatives aux amalgames dentaires :
- Tous les amalgames commercialisés en France doivent être conditionnés en capsules pré-dosées pour éviter l’excès de mercure dans l’amalgame et la diffusion de vapeurs de mercure dans l’atmosphère.
- Seuls sont disponibles sur le marché les amalgames de type « non gamma 2 » : ils présentent des performances et une longévité supérieures à celles des amalgames d’ancienne génération, sont plus résistants à la corrosion et libèrent très peu de mercure.
- Depuis le 7 avril 2001, les cabinets dentaires doivent être obligatoirement équipés d’un séparateur d’amalgame. Ce dispositif empêche que les déchets mercuriels ne soient rejetés avec les effluents (résidus d’eau).
- Le retraitement des déchets d’amalgames par des sociétés spécialisées est obligatoire.
L’ANSM (Agence Nationale du Sécurité du Médicament) a identifié certaines situations cliniques pour lesquelles la pose d’amalgame est contre-indiquée, compte tenu des données actuelles sur le sujet :
- Chez les patients souffrant de certaines pathologies rénales, en application du principe de précaution.
- Chez des patients ayant des antécédents connus d’allergie au mercure. Veillez à signaler tout antécédent de problème de santé à votre chirurgien-dentiste.
Suite à la Convention de Minamata, entrée en vigueur le 16 août 2017, et de sa ratification par l’Union européenne, de nouvelles interdictions sont entrées en vigueur au 1er juillet 2018 pour :
- les enfants de moins de 15 ans
- les femmes enceintes
- les femmes allaitantes
Certaines situations cliniques nécessitent une vigilance particulière, notamment au nom du principe de précaution :
- Dents temporaires (« dents de lait ») : la restauration des dents temporaires avec des amalgames au mercure ne se justifie que dans certains cas très particuliers que votre chirurgien-dentiste vous précisera.
- Blanchiment dentaire : il est fortement déconseillé d’effectuer des éclaircissements sur les dents obturées par des amalgames.
Considérations environnementales
L’usage des amalgames dentaires a été restreint dans certains pays dans le cadre plus large d’une politique de suppression du mercure pour des raisons environnementales et non en raison d’une possible nocivité des amalgames sur la santé des personnes soignées.
Ainsi, compte tenu des préoccupations strictement environnementales relatives au mercure, les autorités françaises ne s’opposent pas à une interdiction de principe des amalgames dentaires au mercure dans le traitement de la maladie carieuse, sous réserve :
- qu’elle dispose d’un délai réaliste pour leur remplacement en médecine dentaire, afin qu’elle puisse notamment s’appuyer sur des évaluations de risques suffisantes pour les matériaux alternatifs qui auront vocation à se substituer aux amalgames.
- que certaines exemptions, qui seront à déterminer au niveau national, soient prises en compte.
- Information et surveillance
Lors d’un soin dentaire, votre praticien vous informera sur les différents matériaux disponibles, l’existence d’alternatives aux amalgames dentaires ainsi que sur les risques et bénéfices pour chacun de ces matériaux.
Les références de l’amalgame dentaire mis en place seront conservées dans votre dossier et tenues à votre disposition par votre chirurgien-dentiste.
N’hésitez pas à signaler à votre chirurgien-dentiste tout effet indésirable qui surviendrait à la suite de la pose d’un amalgame ou de tout autre matériau d’obturation. Les patients et les associations de patients agréées peuvent signaler tout effet indésirable à l’ANSM dans le cadre des déclarations de matériovigilance.
http://ansm.sante.fr/Declarer-un-effet-indesirable/Comment-declarer-un-effet-indesirable/Declarer-un-effet-indesirable-mode-d-emploi/(offset)/0